J’ai eu envie aujourd’hui de te livrer une ligne du temps de mon parcours d’artiste, des sneak peeks disons. Voyons comment ça sort! C’est pour partager avec toi le fait que ça m’aura pris du temps, me convaincre moi-même, que ça valait la peine que je crée, que je peigne.
La ligne du temps
À 17 ans, j'ai lâché le CÉGEP où j'étais inscrite en Art dramatique. Je me suis retrouvée à faire de la vente en porte-à-porte. (Ouch, ne fais pas ça !) C’est une chose terrible. Des fois, je passe devant un arrondissement et j’ai des flashbacks. Je pense que j’ai fait la Montérégie au complet en trottant d'une porte à l’autre. 😂
À 18 ans, j’ai travaillé comme animatrice à l’auberge du P’tit Bonheur et là, il y avait une fille, je me souviens que son nom de camp c’était Ironie. Ben elle, elle m’a transmis son bonheur de maquiller les enfants. J'emmenais les kids faire l’activité d’hébertisme, mais au lieu de jouer sur les modules, je leur maquillais des papillons dans le visage!
À 19 ans, j'ai fait un AEC en maquillage artistique. Après, j’ai pas trop trouvé de travail là-dedans. Par dépit, j’ai été une promo girl, tsé comme les filles qui se promènent avec des packsacs Redbull et qui t’en distribuent gratuitement? Ou bien les poupounes dans les bars, habillées en Coors Light? Sauf que moi, je me promenais dans une laveuse pis je distribuais du détergent La Parisienne dans les parkings des épiceries. C’était moins shiny. Ça sentait propre, oh oui ça, ça sentait propre. J’avais spotté que les madames qui fréquentaient le Super C avaient tendance à forcer sur le mascara bleu. Va savoir.
La vingtaine
À 20 ans, j’ai suivi un gars qui avait un nom de lapin dans des aventures abracadabrantes. Ça vaudrait un livre au complet, on y reviendra. J'ai peint des faux tatouages sur les épaules de tant d'êtres humains cette année-là. J’avais mon petit kit de bodypainting avec moi tout le temps. Tu pouvais être sûr que j’allais peindre sur toi, peu importe ton opinion à ce sujet! 😂 J’ai peint sur tous ceux et celles qui étaient en mode tranquille, sur les berges de la rivière Yamaska.
À 21 ans, j'ai habité dans une vieille usine où vivaient plein de gens colorés. L'un d'eux m'a nommée: La Marquise de Létourneux. Ce bâtiment-là a été sacré pour moi, j’ai pu y peindre du plancher jusqu’au plafond. J'avais un local avec 6 grandes fenêtres en coin. Quand j’ai quitté, j’ai eu une peine d’amour, de mon mode de vie. J'adorais ce mode de vie: vivre dans mon atelier. Atelier qui était d'un chic fou avec son charme industriel et ses lambris défraîchis.
À 22 ans, j'ai déménagé à Rimouski pour faire mon CÉGEP en art visuel.
À 23 ans, je suis devenue mère solo parentale – Il est né le divin enfant – Fuck le CÉGEP.
À 24 ans, je maquillais les enfants pour des dépouillements d'arbres de Noël corporatifs. J'ai vu tellement de Pères Noël! Je faisais du repérage de bonnes pratiques RH avant l'heure: quels employeurs sont assez fins pour offrir un party de Noël aux enfants de leurs employés?
À 26 ans, j'ai fait un tour à l'UQAM en art visuel.
À 27 ans, j’ai passé 4 mois en Europe auprès de mon père et de sa femme. Le but avoué était qu’elle me transmette ses savoirs sur le modelage et la peinture. Michèle, ma belle-mère, a été la première femme à travailler dans les ateliers du musée Grévin à Paris. Elle m’a transmis sa passion pour les matériaux nobles. Elle m’a fait découvrir des techniques traditionnelles avec la peinture à l’huile, la tempera, l’aquarelle, la couture, le modelage, le moulage, etc. On travaillait au jardin le matin puis on passait à l’atelier, tandis que mon garçon nous imitait à côté. Ça doit être ce qui manquait à l’UQAM, pour que je persiste à cette époque. Car apprendre ou travailler avec son jeune enfant auprès de soi, quand tu l’élèves seule, ça n’a pas de prix.
À 28 ans, j'ai commencé à travailler dans le jardin du Canadian Tire. J'ai découvert que je connaissais pas mal les fleurs. Tellement que j’ai fait ça pendant 10 printemps! Oh oui, puis c’est là où j'ai appris à parler anglais. Haha!! Oui!!! Bonjour/Hi dans le tapis! Je capotais quand je me faisais attraper par des clients dans une rangée obscure où je ne connaissais rien du vocabulaire shakespearien.
La trentaine
À 30 ans, j'ai lancé une collection de vêtements. J’avais une belle grande boîte pleine de dentelles antiques. Le genre de chose que tu te dis: «Ah, un jour, quand j’aurai une bonne idée, je ferai de quoi avec ça». C’est précieux. Puis d’un coup, j’ai décidé que j'apprenais à coudre avec des dentelles qui valaient une fortune. Boom! Je me suis lancée dans une production effrénée. J’ai appelé le tout: Les grandes Folies. J’ai adoré cette expérience, car je voyais que peut-être, je pouvais créer quelque chose de mes mains que les gens allaient vouloir se procurer. C'était un premier pas!
À 31 ans, je servais du café aux hipsters qui travaillaient dans des grosses agences de pub, à la cité du multimédia. J’avais mon ti filet dans les cheveux, mon pyrex de café Brossard dans les mains, pis les stratèges marketing me trouvaient donc ben créative quand ils venaient me voir à leur break. Moi, je me demandais en criss où allait ma vie.
À 32 ans, j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée peindre en public. Flissshhh Slouisssh Slassshhhh j’ai mis de la couleur sur des tableaux dans des Art Battle, des Art Jam. J'ai fait partie du spectacle All WE HAVE IS NOW, où je peignais live pendant un show immersif.
À 33 ans, j'ai tout vidé mon appart pour voir clair. J'ai lancé le micro-ondes aux vidanges. Comme dans une montgolfière, j'ai largué tout ce qui n'était pas indispensable. Mon but: avoir assez d'espace, dans mon environnement et dans ma tête, pour créer tous les jours. J'ai lancé une collection d'accessoires peint à la mains.
À 34 ans, je suis retournée aux études. J'ai choisi le HEC. L'école des dirigeants: pas le temps de niaiser. Oh oui, pis j'avais un fake accent!!! Oui, j'étais si gênée que je m'étais inventé un accent anglophone un peu australien!!! La joie. J’ai aimé le HEC, encore plus que l'UdeM où je suis allée par la suite. J’ai tellement apprécié retourner à l’école, à une période qui me convenait. J’ai obtenu l’an dernier un bac en gestion de la créativité, de l'innovation et de l’entrepreneuriat. Oui! Je suis assez fière, jamais je ne croyais finir par finir l’école!
À 38 ans, j'ai enfin obtenu mon premier travail de jeune professionnelle, hahaha! C’était le fun, jusqu'à ce que j’angoisse à nouveau. Je n’avais pas assez d’espace pour créer. J’avais réglé ce que je croyais être le problème numéro 1 dans ma vie: la sécurité financière. Je me suis retrouvée avec pour seul désir l’envie de me rapatrier auprès de Netflix le soir pour être en mesure de survivre à la journée du lendemain. Un jour, je me suis dit que ça ne pouvait pas continuer comme ça. Je ne m’étais pas fait chier de même pour en arriver là!!! Je l’ai joué quitte ou double, et j’ai repris les chemins de la création!
À 39 ans, j’ai recommencé à danser dans un show tellement inspirant: ANTENNAE, tu iras voir ça! Surtout, je me suis remise à peindre sérieusement. Ma production de toiles est devenue incontrôlable!! Mes couleurs ont pris le vent dans leurs voiles.
À 40 ans c'est le temps!
À 40 ans, j’ai fait ma première vrai exposition solo. J'ai enfin osé t'inviter en grand nombre.
Je ne sais pas pourquoi, quelque chose faisait que je préférais marcher dans l’ombre avant. Serait-ce la thérapie qui fait effet? Ou simplement le fait de créer quotidiennement? Je me sens bien plus légitime en tant que créatrice actuellement. J’ai envie de t’éclairer de ma joie de peindre et de créer. La partager et la rendre exponentielle. Surtout je veux t'inspirer à créer toi aussi.
Cet automne, passe faire ton tour à l’atelier! C’est de l’inspiration galopante qui se passe par ici, alors on se contaminera la bine de couleur. Clique ici pour réserver un moment, une visite, idée de voir les toiles en vrai. En plus, on pourra en profiter pour avoir une belle conversation!
À bientôt!
Cath La Marquise
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